Quelques jours après notre rencontre, quand Sacha est rentrée de son déplacement professionnel, Marion lui a parlé de notre échange. Elles ont décidé de me rencontrer à nouveau, à deux cette fois-ci.
La seconde rencontre avec Sacha et Marion a eu lieu à leur domicile. Nous avons évoqué les différents déroulements possibles pour leur cérémonie d’engagement, la place qu’elles voulaient laisser aux intervenants et la dimension solennelle et symbolique que ce moment pourrait revêtir.
Marion semblait surprise d’entendre Sacha formuler autant de questions sur l’aspect pratique et financier de la prestation. Chacune à sa façon, Marion et Sacha s’appropriaient doucement leur futur mariage. Chacune se rassurait avec des éléments clés : le choix des rituels, la durée de la cérémonie, l’identité des intervenants, la disposition du mobilier, la décoration florale…
Quelques jours plus tard, j’ai reçu un appel de Sacha qui semblait catastrophée.
Sa sœur venait de l’appeler pour lui dire qu’elle était désolée, mais qu’après mûre réflexion elle ne se sentait pas d’attaque pour porter sur ses épaules l’organisation du moment le plus important de la journée. Elle aimait sa sœur plus que tout et voulait vraiment lui faire plaisir, mais ce qu’elle lui demandait était au-dessus de ses forces. Elle préférait profiter pleinement de ce moment, en tant que simple invité. Marion ne parvenait plus à ravaler ses larmes. Entre deux sanglots, elle gémissait à mon oreille : « Comme un simple invité ! Mais c’est ma sœur, elle est tout sauf un simple invité ! »
J’ai proposé à Marion de nous retrouver le lendemain pour chercher ensemble une solution.
Depuis notre première rencontre, je voyais la cérémonie se dessiner dans leurs yeux. Il n’y avait plus qu’à se servir, à cueillir et à disposer les ingrédients qui feraient de leur union aux yeux de tous un moment inoubliable et cher à leurs yeux.
J’ai suggéré plusieurs possibilités à Marion. La première solution était de convaincre Mathilde d’officier le jour du mariage et de lui proposer un accompagnement pour la préparation de l’événement. Mais d’après les sentiments qu’elle avait évoqués, je fondais peu d’espoir dans cette option-là. Une autre solution consistait à trouver une personne de substitution parmi leurs proches, à qui Sacha et Marion se verraient confier l’animation de la célébration. Enfin, si elles le souhaitaient, je serais ravie et très honorée de célébrer leur union en tant qu’officiant.
Nous nous sommes revues, téléphoné et écrit de longs mails pendant les mois qui ont précédé leur mariage. Chacune m’a raconté de son côté les souvenirs qu’elle avait de leur première rencontre, les traits de caractère qu’elle admirait chez sa moitié ou au contraire, ses travers qu’elle supportait par amour.
J’ai fait la connaissance de Gabriel et de ses quatre grands-parents. Ils m’ont présenté Marion et Sacha avec leurs yeux de papa, de maman et de fils. Nous avons travaillé ensemble les points forts qu’ils voulaient aborder dans leurs discours et le rôle qu’ils auraient à jouer pendant les rituels. Je les ai aidés à mettre des mots sur leurs sentiments.
Je leur ai expliqué le rituel du sable que les mariées avaient choisi et la dimension spirituelle qu’il représentait pour elles.
Les mariées, Gabriel et ses grands-parents disposeraient chacun d’un contenant en verre rempli de sable. Chacun aurait sa couleur.
Souvent, les époux utilisent le sable pour en faire un rituel en amoureux, à deux. Sacha et Marion avaient décidé d’en faire un moment familial, intergénérationnel.
Chaque couleur viendrait se mélanger à celles des autres pour en faire un assemblage aussi joli que l’était leur famille aujourd’hui.
Les parents des futures mariées s’étaient montrés particulièrement touchés par cette tendre attention à leur égard.
Je faisais des points réguliers avec les futures mariées sur le déroulement de la cérémonie.
Je validais avec elles les grandes lignes et je tricotais les détails, seule ou secrètement accompagnée de leurs proches.
J’étais ravie de les voir tous si heureux et en accord...
Comments