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  • Lisa Herrbach

Le mariage de Marion & Sacha (2/4)

Dernière mise à jour : 23 févr. 2022





Quelques semaines plus tard, Marion avait rendez-vous dans une boutique de robes de mariée au centre-ville avec sa mère. Entre deux essayages, Marion lui confiait sa discussion avec Sacha à propos de la cérémonie.



Avec le naturel qui la caractérise, Paulette lança à sa fille :

- Enfin, Marion, tu me fais rire ! Tu te maries avec une femme et tu voudrais tout un tas de traditions vieillottes pour ta cérémonie !



Marion s’interrogea intérieurement.

Est-ce que le mariage d’un couple de femmes ne pouvait pas répondre à certaines traditions ?



Elle continua ses essayages et ressortit de la cabine dans une robe délicate, fine et légère, agrémentée de dentelles. La couleur ivoire lui allait à merveille. Marion fut surprise par la robe. Elle avait en tête une robe plus volumineuse et voilà que celle-ci, révélant les courbes longilignes de son corps, l’avait interpelée dans la vitrine et tombait parfaitement bien.





Marion hésitait encore à demander à un proche d’animer la cérémonie de son mariage.

Il y avait bien une ou deux personnes dans leur cercle familial et amical qui étaient à l’aise avec la prise de parole en public. Mais sauraient-elles pour autant orchestrer un mariage ?

Elle avait vu tellement de cérémonies longues et ennuyeuses ou avec un maître de cérémonie qui ne savait pas trouver les bons mots pour retracer l’histoire et les valeurs du couple.

Elle en avait entendu d’autres, qui sous prétexte de vouloir susciter une émotion parmi l’assistance, finissaient par ressembler au scénario d’une mauvaise série télévisée.

Un frisson parcourut le dos de Marion quand elle repensa à tonton René qui avait tenté de faire un discours teinté d’humour en levant son verre en l’honneur de sa fille adorée et de son gendre. Un désastre !



Mais après avoir épluché des dizaines d’articles de blog sur le déroulement d’une cérémonie laïque, une évidence s’imposait à Marion. Elle décida de demander à sa sœur si elle accepterait de tenir le rôle de maître de cérémonie.


En s’imaginant lui formuler cette demande, Marion en avait déjà les larmes aux yeux, assise seule sur le canapé de son salon.


Quand Marion invita Mathilde à prendre le thé un après-midi, elle tremblait d’impatience.




Mathilde sembla surprise autant que ravie de la proposition et accepta immédiatement.

Elles tombèrent dans les bras l’une de l’autre.



En parcourant les profils de plusieurs officiants de cérémonie, Marion avait vu que certains d’entre eux proposaient un accompagnement à l’écriture du discours et au déroulement de la cérémonie. Elle envoya un mail à deux d’entre eux qui lui avaient semblé correspondre à ses attentes.





Quelques semaines plus tard, nous avions fixé rendez-vous dans un salon de thé que Marion avait choisi.






Elle avait entrepris les démarches auprès d’officiants professionnels sans trop en parler à Sacha. Elle préférait tâter le terrain d’abord et débriefer avec elle ensuite.

Elle sentait que Sacha était frileuse à l’idée d’une cérémonie à l’américaine dans laquelle elles seraient au centre de toutes les attentions.



Lors de ce premier échange, Marion a pu pour la première fois exprimer toutes ses envies concernant la cérémonie. Elle m’a aussi fait part de ses craintes, des réticences de sa compagne et des attentes de la famille.

Elle m’a expliqué toute la solennité que devrait revêtir l’instant, toute la symbolique qui se cachait dans chacun de ses choix, de la couleur de la décoration au lieu des festivités.


Elle avait envie que Sacha soit à l’aise et vive ce mariage avec la même intensité qu’elles vivaient leur amour depuis quinze ans.


Elle ne voulait pas la contraindre à faire des choses dont elle n’aurait pas envie ou avec lesquelles elle ne se sentirait pas à l’aise, mais elle n’avait pas envie non plus de renoncer à ses rêves de petite fille et de princesse.

Elle m’a fait part de l’importance de la présence de leurs parents et de leur fils Gabriel. Mais elle ne voulait pas que ce mariage devienne celui de sa mère ou de sa belle-mère.


Après une heure et demie de conversation à bâtons rompus, nous nous sommes quittées.

Je suis repartie avec mon baluchon rempli des souhaits, des craintes et des valeurs de ce couple. Marion a repris le chemin vers les siens, le cœur léger et l’esprit embué, ne sachant pas encore bien vers quoi tout cela mènerait.



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